
Saviez-vous qu’il existe un congé règles ?
On a toutes eu en cours ou au boulot l’envie de se rouler en boule à cause des douleurs causées par nos règles. Eh bien si le projet n’est pas encore sur la table en France, de nombreux pays ont déjà adopté depuis des années un dispositif spécial de congé pour les règles douloureuses. Mais est-ce vraiment une bonne idée ?
Les règles douloureuses, un problème très répandu
Si l’on en croit une étude de l’American Academy of Family Physicians réalisée en 2012, 1 femme sur 5 souffrirait de dysménorrhée c’est à dire de règles douloureuses. En France, l’Assurance Maladie évoquent même une fourchette de 50 à 70 % de femmes en proie, chaque mois, à de violentes douleurs situées dans le bas ventre mais aussi le dos, à des maux de tête voire de nausées et c’est particulièrement le cas pour les femmes souffrant d’endométriose. Pas difficile de comprendre en quoi cela peut être un véritable handicap dans la vie professionnelle et c’est pourquoi plusieurs pays on mis en place un congé réservé aux femmes atteintes de ce mal récurrent.

Le congé règles, une invention venue d’Asie
C’est en Asie que le congé règles a vu le jour. Adopté par le Japon dès 1947, la Corée du Sud, Taïwan, l’Indonésie mais aussi la Zambie laissent eux aussi la possibilité aux femmes de prendre un congé menstruel. Les dispositions ne sont pas les mêmes partout. Au Japon par exemple, c’est à l’employeur de décider du nombre de jours qu’il souhaite accorder à son employée souffrante et s’il la rémunèrera. La Corée du Sud et la Zambie accordent un jour par mois, l’Indonésie deux et Taïwan trois. Il n’est par ailleurs pas toujours obligatoire de fournir un certificat médical. Alors si cela peut, de prime abord, sembler être une bonne idée puisque de telles dispositions normalisent le phénomène de menstruation et aident à le rendre plus acceptable en société (avez-vous déjà tenté de parler ragnagnagna et cup menstruelle avec un homme ?), on peut également y voir une nouvelle stigmatisation des femmes.
Le congé menstruel : la fausse bonne idée ?
Quand, l’année dernière, le parlement italien a lui aussi étudié la possibilité de mettre en place un congé règles, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer cette mesure. En effet, pour pouvoir bénéficier de ce congé, il faudrait fournir un certificat médical attestant des douleurs de l’employée hors cela représenterait une véritable intrusion dans sa vie privée. Par ailleurs, cela ne ferait que mettre en avant une différence physiologique à partir de laquelle il n’y aurait alors plus qu’un pas pour que le monde du travail, déjà pas tendre avec les femmes, en conclue qu’il vaut mieux éviter d’embaucher une femme car elle risque de s’absenter plusieurs jours par mois. Bref, les règles douloureuses peuvent être invalidantes mais leur dédier un congé n’et peut-être pas la panacée.
Encore une fois, l’idée est séduisante mais représente-t-elle un réel progrès pour la condition de la femme ? Rien n’est moins sûr…